THE GOD'S BANKER a TV series,
of 6 episodes x 52 minutes
Produced by Jean-Luc Berlot, Xavier Couture

Paul Marcinkus † LE SATAN DE SAINT PIERRE

Paul Casimir Marcinkus est né le 15 janvier 1922 à Cicero, dans l’Illinois et il meurt le 20 février 2006 à Sun City, en Arizona. Cette réalité ressemble déjà à une fiction. Cicéron fut le narrateur des grandes trahisons romaines, en particulier celle de Catilina. Marcinkus est né sous le regard du censeur qui faisait tonner sa voie au Capitole. Et Paul Marcinkus va lui aussi entrer à Rome, devenir une puissance redoutée au Vatican et transformer une vie de prélat en un destin de tueur mafieux. Ce parcours, truffé d’événements dramatiques, de morts violentes, d’épisodes crapuleux font de Monseigneur le Cardinal Marcinkus, Pro Président de la Commission Pontificale pour l’État de la Cité du Vatican, 3ème personnage de l’Église un personnage extraordinaire, à l’égal des figures qui ont secoué Rome au temps des Borgia. Et pourtant, l’omerta l’a tenu à l’abri des enquêtes qui furent diligentées tout au long de son parcours criminel, lui permettant de finir ses jours, face à la mort et à Dieu, terrorisé à l’idée de rendre des comptes dans l’au-delà, lui qui n’avait jamais perdu la foi.

Il est le fils d’un laveur de carreaux lituanien. C’est un colosse de 1mètre 91. Croyant, héritier d’une famille très catholique il est ordonné prêtre en 1947. Nommé dans une paroisse de l’Illinois il s’ennuie. Il prend le chemin de Rome, il veut recevoir les enseignements de l’Université Grégorienne puis de l’Académie diplomatique Pontificale. Jeune diplomate de la secrétairerie d’État, il se lie d’amitié avec Mgr Giovanni Battista Montini, futur Paul VI (1963- 1978). Avec sa carrure physique impressionnante, Paul Marcinkus s’impose comme l’organisateur des voyages à l’étranger de Paul VI et l’homme de sa protection rapprochée. Il devient célèbre avec un premier fait d’arme, à Manille, en 1970 : il dévie le couteau d’un détraqué philippin qui voulait tuer le pape. Jean Paul II est élu en octobre 1978, le garde auprès de lui lors de son premier voyage à risques en Pologne. Paul Marcinkus gravit les échelons de la hiérarchie vaticane. Il est consacré archevêque en 1981.

Le Satan de Saint pierre

Le grand secret est la cause de la mort de Jean-Paul 1er. Malade, fragile, il n’est pas difficile d’attribuer sa disparition à une négligence : il n’aurait pas pris ses médicaments. Autre théorie vaticane : il n’aurait pas résisté au stress. Monseigneur Albino Luciani a 65 ans lorsqu’il est élu pape, le 3 septembre 1978. Honnête et respectueux des fondements de l’Église il découvre vite les turpitudes de la Curie, de l’IOR et des deux personnages qui gouvernent vraiment : Mgr Villot, l’homme de l’ombre et Marcinkus, le tapageur banquier pris dans les filets de l’argent sale et de la mafia. Le nouveau pape veut nettoyer les écuries d’Augias, la révocation de Villot est écrite. Il n’aura pas le temps de la signer. Il meurt après 33 jours de pontificat, d’une embolie bien pratique. Marcinkus a les mains libres. Il ne lui reste plus qu’à bien contrôler le successeur sur le trône de Saint Pierre. Ce ne sera pas si facile, mais il y parvient. L’engagement de Karol Wojtyla aux côtés des forces anti communistes de l’autre côté du rideau de fer est tel qu’il faut de l’argent. Marcinkus en a, et peu importe d’où il vient. Solidarnosc a besoin de cash, et les américains regardent la manœuvre d’un œil bienveillant, d’autant que Marcinkus est des leurs. Fut-il aussi un agent de la CIA ? Peut-être.

Paul Marcinkus se rapproche du réseau Gladio. Jean-Paul 2 a des velléités de transparence. Marcinkus prend peur. Le pape a compris l’origine des fonds, il veut stopper la machine infernale du blanchiment qui risque de salir la soutane pontificale. Le banquier diabolique essaye de l’éliminer. Mehmet Ali Agka est un turc, islamiste, proche des services secrets bulgares, des communistes, un Ravaillac idéal. En fait il est recruté par Cosa Nostra, un entrepreneur mafieux et maçon, Michele Lucchese, proche deMarcinkus. L’attentat échoue, le banquier passe à travers les mailles de l’enquête.
En 1978, les Brigades Rouges assassinent Aldo Moro, le patron de la Démocratie Chrétienne en Italie. L’homme politique vient d’établir un « compromis historique » avec les communistes d’Enrico Berlinguer. Ce scénario est impossible pour les américains. Il est établi aujourd’hui qu’ils ont fait échouer les négociations pour sa libération. Mais en amont, l’ombre de Marcinkus plane sur l’affaire. Qui a payé qui ? Qui a su manipuler les Brigades Rouges. Les témoins de l’époque, au Vatican y ont vu la main de l’implacable banquier, en complicité avec la CIA ?

Le Satan de Saint pierre

Paul Marcinkus fume le cigare, joue au golf, au tennis, au base-ball. Il cultive avec une délectation d’intouchable son image de non conformiste. Il est influent auprès du pape, il en joue, il en abuse. Il n’a aucune compétence financière quand il est nommé à la tête de l’Institut des Œuvres pour la Religion, la banque du Vatican. Il devient l’ami de Michele Sindona, un sicilien que la mafia fait chanter. Naïf ou déjà calculateur du parti qu’il peut tirer de cette amitié, Marcinkus entre dans l’intimité de ce groupe mafieux. Il prête à Sindona des fonds qui permettent au sulfureux sicilien de spéculer dans des opérations douteuses. Arrêté, emprisonné, Sindona meurt en prison, officiellement il s’est suicidé. Plus probable est l’impossibilité de laisser vivre un homme qui en sait trop, il a été sans doute assassiné en 1986.

Mais le nom de Mgr Marcinkus est surtout associé à la faillite du Banco Ambrosiano, cette banque catholique de Milan devenue le principal établissement privé d’Italie et dans laquelle l’Institut des œuvres pour la religion (IOR) accumule les participations. Le directeur du Banco Ambrosiano, Roberto Calvi - les enquêtes montreront qu’il avait aussi des liens avec la loge maçonnique P 2 -, se prévaut de ses attaches au Vatican pour créer, dans quelques paradis fiscaux, des sociétés de façade permettant toutes les manipulations financières. Après une enquête de la Banque d’Italie, Roberto Calvi est condamné à quatre ans de prison. Il s’enfuit en 1982 à Londres, où l’on retrouve, le 18 juin, son corps pendu sous un pont. Le « trou» du Banco Ambrosiano est de 1,4 milliard de dollars. Le Vatican devra participer pour 250 millions au renflouement des créanciers touchés par la faillite.
Le scandale s’aggravera du refus du Vatican d’extrader le président de l’IOR pour faciliter l’enquête diligentée par les magistrats italiens. Mgr Marcinkus fera l’objet d’un mandat d’arrêt, mais la Cour de cassation donnera raison en 1987 au Vatican, protégé, depuis les accords du Latran (1929), de toute « ingérence» des autorités de l’Italie dans les «organismes centraux » de l’Église.
Marcinkus doit se retirer. Le Vatican le lâche. Il termine ses jours dans le Nevada, à Sun City, dans un désert fait de remords et de terreur devant l’échéance du jugement de Dieu. Enfant d’immigrés pauvres, devenu grâce à l’Église Catholique un homme d’une puissance extraordinaire, il aura marqué le Vatican d’une empreinte diabolique faite de convictions, de tricheries, de meurtres, de trahisons, de manipulations et fondée sur un cynisme insubmersible. Monseigneur Paul Casimir Marcinkus appelle la série qui racontera sa vérité d’ombre, de lumière, de gloire et de souffrance.

Xavier Couture

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